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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 10:25

J'apprends en lisant Margaux Motin que si on n'était pas obligés de bien se tenir par l'éducation, la vie serait différente.


margaux.jpg

(image non contractuelle)

On se dandinerait sur nos sièges.

On s'étirerait à tout bout de champ.

On s'assierait par terre à la première occasion, avec les abattis dans tous les sens.

On réfléchirait avec les doigts dans la bouche, ou en mâchonnant ses cheveux.

On ferait des nœuds avec ses jambes.

On se ferait des compètes de roulades avec le chat.

On enlèverait ses grolles pour pouvoir s'assoir en tailleur sur son banc au concert. En jupe.

On se jetterait sur sa nourriture avec un enthousiasme qui aurait tendance à déborder sur toute la figure.

On poserait son menton sur la table basse pour mieux écouter les gens (ça repose le cou).

On s'endormirait en tas sur un coin du canapé au milieu des conversations.

Enfin, vous voyez, quoi.


À la lecture de cette liste, il me vient à l'esprit que je devrais peut-être me renseigner sur les démarches à suivre pour déshériter mes parents. Parce qu'apparement ils ont oublié un tout petit petit truc dans mon éducation, genre : mon éducation.

Et le problème c'est que, chez moi, ça fait entre dix et vingt ans que ça arrêté d'être mignon...


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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 15:41

Il y a déjà un moment, j'ai attrapé ça aux Combustibles, à l'occasion de l'anniversaire de J. :


Malcuite.jpg


Voilà qui s'appelle assumer ses opinions religieuses...


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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 23:19

J'aimerais partager avec vous une de ces fulgurances composées à parts égales de génie et d'insondable bêtise qui constituent le plus clair de production du cerveau de Monsieur V.

J'ai lu il y a quelques mois un article de Christopher Hitchens pour Vanity Fair sur la pertinence des dix Commandements dans la société actuelle1, et ce à quoi ils ressembleraient si on les écrivait aujourd'hui. Comme prévisible, son verdict n'est pas des plus doux envers le Décalogue, et il conclut son article par ce jeu de mot très british (car Hitchens est un Brit malgré sa tendance à dire de strong words devant une compagnie féminine) :


Do not swallow your moral code in tablet form.


La phrase joue sur le double sens de tablet, qui signifie aussi bien «Table (de la Loi)» que «comprimé», ce qui la rend à peu près intraduisible.

Or voici que, pas plus tard que l'autre jour, elle me revient en mémoire. Du coup, je la soumets à mon ayatollah-de-la-version favori2. Il continue de se raser un instant, puis s'interrompt, regarde dans le vide, prend cet air profondément demeuré qui fait tout son charme, pouffe et enfin me répond :


Le Lévitique, c'est pas automatique !


Merci, merci pour lui : sachez que vos applaudissements lui vont droit au cœur3.



Sandra, of Albion fame, propose :

L'Ancien Testament est un médicament à ne pas laisser à la portée des enfants. 

 



1. Je vous rappelle qu'il y a aux États-Unis des batailles juridiques pour déterminer l'oppotunité d'avoir une sculpture des Tables de la Loi à l'entrée des tribunaux...

2. Car, croyez-le ou non, j'en fréquente plein, des ayatollahs de la version.

3. En passant par l'estomac. Car, comme le savent tous les lecteurs de Pratchett et les ménagères des années cinquante, the way to a man's heart is through his stomach.


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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 21:24

Voilà très longtemps que je n'ai pas parlé cinéma et autres images mouvantes, et il faut bien dire que j'ai rarement l'impression d'avoir des choses intelligentes à dire qui n'aient pas déjà été présentées bien mieux ailleurs...

Mais en très gros et en vrac (l'ordre chronologique n'est pas respecté), voici une petite dose de subjectivité sur les films que j'ai vus récemment  :

Océans

Remarquables images, photographie techniquement époustouflante, commentaire relativement discret si l'on oublie l'apparition très guimauveuse du réalisateur et de son fils. Le film réussit son pari de tenir un public béotien devant des images documentaires pendant pas loin de deux heures sans l'ennuyer, ce qui n'est pas rien compte tenu du peu d'empathie couramment manifesté envers l'écrevisse moyenne.
Rassurez-vous, le mammalocentrisme est respecté : on s'y intéresse plus aux vertébrés qu'aux crustacés, plus aux tétrapodes qu'aux téléostéens et plus aux pinnipèdes qu'aux iguanes, mais la diversité représentée est tout de même intéressante. Les plans rapprochés de baleines sont particulièrement frappants, une espèce de version géante et marine de Microcosmos, dont les extravagances techniques sont rendues possibles par une liste de sponsors longue comme le bras qui prend les trois quarts du pré-générique. Pour vous donner une idée, il y a trois médecins spécialistes de la plongée et des accidents de décompression crédités à la fin. Trois.
Au final, j'en garde quelques images incroyables, mais aussi un certain sentiment de frustration, parce que je n'ai pas réussi à m'empêcher de me demander alternativement «Mais de quelle(s) espèce(s) s'agit-il ?» et «Mais comment diable ont-ils pu filmer ça ?»
Il faut croire que mon addiction à Wikipédia (oui, même au point de m'arrêter au milieu du visionnage d'un film pour vérifier un truc)  commence à sérieusement entamer ma capacité à apprécier le moment présent... Ceci avoué, si vous n'êtes ni biologiste affligée d'un rapport conflictuel avec la taxonomie, ni control-freak psychorigide, ce ne devrait pas être un problème pour vous (par exemple, ma môman, que personne ne peut soupçonner de tomber dans aucune de ces catégories, a adoré).
Et pour ce qui est des questions techniques, la plupart des réponses sont à trouver sur le site du film, ou par là :

http://www.lefigaro.fr/medias/2010/01/08/20100108PHOWWW00240.jpg


La Reine des Pommes


C'est Le Hasard qui m'a emmenée voir cet étrange film français, qui malgré son nom n'est pas une adaptation du  roman de Chester Himes. Il ne se contente pas d'être un film français, c'est un authentique Film FrançaisTM, avec ce que ça peut avoir de plus caricatural : personnages qui passent leur temps à parler de leurs sentiments sans paraître les éprouver, situations oscillant entre le trop quotidien et le trop invraisemblable, héroïne qui se met sans prévenir à chanter une bluette a capella ou à se lancer dans une danse interprétative de ses émotions...

http://www.cinemas-utopia.org/admin/films_img/img28/2763.jpeg


Dit comme ça, ça fait beaucoup pour un seul film, mais je ne me suis finalement pas ennuyée parce qu'il a la bonne idée de ne pas se prendre au sérieux. Le détachement permet un humour certain (il y a des dialogues qu'il faudra absolument que je recase), et même --oserai-je le dire-- une certaine réflexion formelle sur les conventions de la narration : à certains moment les personnages semblent suivre les instructions de la voix qui fait la narration, plus que celle-ci ne semble décrire leurs actions.
C'est presque par moment le film de ce qu'on imaginerait si on lisait cette histoire dans un roman...
Et puis la résolution finale de la principale absurdité du film (personnages multiples joués par le même acteur) renforce l'idée que ce n'est pas tant une histoire en tant que telle, que la suite d'événements correspondant à cette histoire (peut-être décrite par le personnage principal).
En résumé : intriguant, réjouissant par moment, mais la prochaine fois, franchement, évitez les chansons.

The Ghost Writer

Que les choses soit claires : ce film a été un choc pour moi, dès les premières minutes, et j'ai mis le reste de la séances à m'en remettre.  Le choc en question n'a rien de cinématographique, il est générationel, et peut se résumer à la réalisation brutale que OMG Ewan McGregor is middle-aged.
Ewan Mc Gregor.

mcgregor.jpg  McGregor2.jpg
Les sourcils d'Ewan en 1994 et en 2010 respectivement.

Le crush de mes treize ans dans Petits meurtres entre amis1 va avoir quarante ans, ce qui ne qui ne m'empêche pas de toujours vouloir épouser ses sourcils si jamais ils veulent bien de moi.
Et la preuve que j'ai vieilli, c'est bien sûr que je les trouve encore mieux aujourd'hui que quand j'avais treize ans, même si mon moi adolescent n'aurait pas nécessairement été d'accord...

Et à part ça, le film ? hé bien l'un des barbus avec qui je l'ai vu l'a trouvé nul nul nul nul nul, d'autres le considèrent comme le chef-d'œuvre de l'année, mais franchement je n'ai rien vu dedans qui justifie une telle outrance, dans quelque sens que se soit. Les acteurs ne sont pas mal du tout, avec le plaisir (un peu idiot je l'admets) de retrouver des visages familiers : les sourcils d'Ewan McGregor, Nathan Ford de Leverage (Timothy Hutton), Adele Dewitt de Dollhouse (Olivia Williams)2...
L'histoire se tient bien, la progression est ficelée dans les règles de l'art, les images sont très «atmosphériques» comme disent les anglo-saxons3,  la fin est climatique mais pas trop... On n'en attendait pas moins de Polanski, mais justement l'ensemble m'a paru exactement attendu. J'en suis sortie pas mécontente mais globalement indifférente, au point d'aller cuisiner mes camarades pour voir ce que, eux, avaient ressenti. Moi ? À peu près rien. Film suivant.

The Limits of Control


Sur le plan esthétique, je n'ai absolument rien contre le fait de contempler Isaach de Bankolé vaquer à quelqu'occupation que ce soit pendant une ou deux heures. Le fait que le scénario soit à la fois hautement structuré (tant selon les codes de la quête initiatique que ceux du roman d'espionnage) et complètement incompréhensible ne me traumatise pas outre mesure. Je pense d'ailleurs que j'ai plus apprécié ce dernier film que le précédent, Broken Flowers, pourtant doté d'un fil narratif en bonne et due forme et d'approximativement dix fois plus de dialogues (mais il faut dire que Bill Murray se laisse moins bien contempler que Isaac de Bankolé).
La seule chose qui m'ait dérangée est la pétasse à oilpe sous son imper transparent, mais j'imagine que ça faisait partie des règles du jeu.
Ceci posé, suis-je en mesure de recommander ce film à tout le monde sans réfléchir ? Pas du tout, parce que certains de mes amis quitteraient la salle au bout d'un quart d'heure et me feraient la gueule un  bon moment si je les mettais devant ce film. D'autres adoreront sans doute, mais la majorité gagnera à savoir exactement dans quoi elle se lance...

Tsar


Eh oui, je ne me contente pas d'aller voir des films francaisTM, ou des films artsyTM, je vais aussi voir des «films étrangers» (comprenez : ni anglais ni américains), voyez comme j'ai les idées larges...
C'est un film monumental (au sens littéral) qui se collette avec le personnage le plus colossal et le plus iconique de l'histoire russe avec Pierre le Grand : Ivan le Terrible. Figure tutélaire pour le moins ambivalente, il est à la fois le fondateur de la Russie en tant que nation, et le tyran sanguinaire4 peint par le célébrissime film-fleuve d'Eisenstein. Ici, il est représenté comme cruel et surtout complètement fou, mais aussi comme sincère et torturé par le poids de l'écrasant objectif qu'il s'est donné.

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/70/53/72/19102698.jpg


Je ne suis absolument pas en mesure de juger de l'exactitude historique des faits représentés, mais je ne pense pas qu'ils soient scandaleux même pour les parties inventées. Le personnage de la petite fille sauvée des soudards par sa simpliciité d'esprit qui la rapproche de Dieu est par exemple parasite, mais c'est une critique assez secondaire pour une fresque de cette dimension : Ivan est magnétique, son adversaire martyre, le métropolite5 Filip, est hantant, la folie du tsar est un authentique délire et la réalisation est d'un classicisme remarquable.
Certes, on n'est pas là pour faire dans le subtil et l'understatement, mais c'est qu'on parle du fondement de l'âme russe, mince ! On n'échappe pas au simplisme de la rhétorique du mal absolu, mais c'est une des conventions du genre (Eisenstein bien sur, mais plus simplement, Richard III...) Certains plans-séquences m'ont paru de vrais morceaux de bravoure, je pense en particulier à l'habillement progressif d'Ivan qui passe de sa cilice de bure dans sa cellule de prière à la magnificience de son habit de cour : un grand moment...6
Et puis à titre personnel, ça m'a fait très plaisir d'entendre parler russe !

Mais c'est qu'il se fait déjà tard. Je vais donc en rester là pour le moment, en vous épargnant les films que j'ai vu sur petit écran. Je vous promets cependant une suite thématique à ce billet, qui inclura de l'hématologie et Kiefer Sutherland avec une coupe mullet. Si avec ça, vous n'êtes pas appâtés...
Pour terminer, et sans rapport aucun, j'aimerais juste partager ma découverte d'un animal qui saura restaurer en vous une indéfectible joie de vivre : ce tarsier-là.



1. Je me rends compte que je peux encore dire précisément avec quels amis je suis allée le voir (Salut Dom, salut, Hinde, tout va bien chez vous ?) alors que mon emploi du temps de la semaine dernière commence déjà à se mélanger dans ma tête. Mieux se souvenir d'histoires vieilles de quinze ans que de celles de la veille, c'est un symptome de sénilité, non ?

2. Je n'ajoute pas l'assistante, qui est jouée par une des actrices de Sex and the City, dont le nom m'échappe, parce que j'ai vu un total de un épisode et demi de cette série, et que je préfère refouler le fait que mon côté bonne poire m'a fait accompagner des amies voir le film. Le film de Sex and the City. The horror. J'espère que ça vous donne une idée de ce que je suis prête à faire pour mes amies. Mais la prochaine fois, si j'ai le choix, je préfèrerais combattre un alligator à mains nues, s'il vous plaît.

3. Ce qui me rappelle que je viens d'apprendre l'expression pathetic fallacy (~réification), merci à Nim et Mr. V. pour la définition et les précisions sur Ruskin.

4. Pour citer Mr. V., de mémoire « Enfin bon, on ne soumet pas la moitié de la Russie en ayant une diplomactie de bisounours ». Dont acte.

5. Un des mots les plus drôles de la langue française, vous en conviendrez...

6. Je lis que le Dr. Devo, que j'estime fort, n'est pas du tout, mais alors pas du tout d'accord avec moi sur le sujet. Je ne doute pas qu'il ait raison, mais à la décharge de mon appréciation de ce film historique, j'emprunterai ma défense à Sartre : je suis «
une ribaude, une fille à soldats: mon cœur, mon lâche cœur préf[ère] l'aventurier à l'intellectuel » (Les Mots). (And the Trickster above them all...)

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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 20:51
Le cercle est-il réellement la figure la plus parfaite (en deux dimensions) ?

Plus précisément, je me suis posée une question toute bête la dernière fois que je me suis retrouvée à faire un changement particulièrement fastidieux à la station de métro Nation.
Avertissement : pour ceux qui ne s'en seraient pas encore douté, cet article va être terriblement parisianiste et capitalocentré. Mes sincères excuses à mes lecteurs des DOP-TOP (Départements et Territoires d'Outre-Périphérique).


Pour une ligne de transports en commun, quels sont les avantages respectifs d'un ligne circulaire par rapport à une ligne en tronçon ?
Et pour détailler la chose de façon plus fine :
Pourquoi la RATP a-t-elle divisé le bus de petite ceinture en trois parties (PC1,PC2,PC3) ?
Ne serait-il pas intéressant (s'il on néglige un instant le coût des travaux nécessaires pour percer les quelques dizaines de mètres de tunnel manquants), en terme de desserte, d'anastomoser les lignes 2 et 6, qui vont toutes deux de Nation à Étoile, la première par la rive droite, la seconde par la rive gauche ?
J'imagine que l'amélioration du service pour les Parisiens habitant à proximité des deux terminus serait tout à fait significative. Y-a-t-il des raisons d'exploitation autres qu'historiques qui rendent cette circularisation non-souhaitable ?

Le métro parisen en 1914

Et enfin, une dernière question à poser au prochain ingénieur BTP qui me passera sous la main (probablement chenu et animé d'une passion peu ordinaire pour les silos). Je ne sais pas si vous avez suivi tout le blabla autour des plans de «Grand Paris», mais il se trouve qu'on parle de couvrir le périphérique.
Question : que pourra(it)-t-on mettre par-dessus ?
Des pistes cyclables, des jardins, mais probablement rien de bien plus lourd, non ?
Après tout, une simple couverture ne peut supporter la même charge que les dizaines de mètres de caillasse qui séparent le trottoir parisien des lignes de métro qui gruyérisent* le sous-sol...


*Oui, je sais, le gruyère est un fromage entièrement dépourvu de trous. Mais que voulez-vous, emmentaler, c'est un peu pourri, comme verbe...

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 21:52
Pour être complètement honnête, je ne sais pas bien où va ce blog.

Bien sûr, il y a la sempiternelle question de la motivation, mais ce n'est pas le tout : je me pose aussi beaucoup de question sur le contenu de ce blog et son intérêt.
Après tout, quand je suis en phase maniaque1, je fais (ou essaye de faire) plein de trucs, je vois des gens, et je n'ai pas la disponibilité d'esprit pour bloguer de façon approfondie. En phase dépressive je n'en ai ni la force, ni le matériau nécessaire.
Maintenant que je mets mes citations plus ou moins littéraires sur mon tumblelog, et que beaucoup des liens que je découvre passent sur mon twitter au lieu de s'accumuler en listes susceptibles de devenir cohérentes et sujettes à blogation, la quantité et la variété de mes posts s'est considérablement réduite. Bien sûr il y a toujours des sujets qui m'intéressent ou qui me font bouillir, mais il faut croire que je vieillis puisque la nécessité de les partager avec le monde entier s'est faite moins impérieuse.
Ôtés les citations, les butinages de liens et les diatribes, reportés mes grands projets d'artisanat plus ou moins créatif, il reste donc plus guère que des compendiums de bons mots qui n'intéresseront que ceux présents à la profération, les brèves psychorigides sur le thème «haaaaan, le mec qui cause dans le poste a fait une faute de français», et les photos de jolies choses vues dans les rues de Paris, lesquelles sont souvent disponibles ailleurs, en bien mieux.

Vous admettrez que ce bilan n'est pas des plus folichons. Mais il n'y a pas de quoi déprimer non plus : tant que ça m'amuse, après tout, ça en vaut la peine, même si mon chat le chat que j'ai dans ma vie2 (et mes quelques potes expatriés) sont les seuls à me suivre3. La clé est bien sûr de ne pas céder à la tentation de la comparaison : quoiqu'ils portent tous deux le nom de blog, ce petit défouloir n'aura par exemple jamais vocation à atteindre l'époustouflante combinaison de fréquence, pertinence, style et contenu de merveilles telles que (par exemple) Bouphonia, dont la prose ne cesse de me réchauffer le coeur et l'esprit.

A priori, au moins à court terme, je maintiens ce blog ouvert, ne serait-ce que parce que la dernière fois que j'ai ouvert le cahier de brouillon à gros carreaux dans lequel je note ou j'agrafe, si j'y pense, les idées flottantes dont il me semblerait à propose de parler ici,
j'y ai trouvé des entrées non traitées remontant à 2006. Je ne suis peut-être pas tant dépourvue de choses à dire que cela, finalement...
Mais comme dit précédemment, attendez vous pour le moment à plus d'images que de longs discours.


1 : Un ami (qui sait de quoi il parle, de première main) applique le terme de maniaco-dépressif à toute personnne fonctionnant par phases d'hyperactivité enthousiaste et de stagnation introspective. Le comique de la chose est qu'il ne s'est toujours pas rendu compte que j'en suis le meilleur exemple parmi ses amis, simplement parce qu'il ne me voit que pendant mes phases maniaques.
2 : Parce que, pour citer la fille marrante croisée par hasard en débarquant chez elle à l'improviste, «je suis contre l'appropriation des corps». Bon, OK, et aussi parce qu'il n'est pas à moi, en vrai
, d'après la puce RFID qu'on peut lui sentir sous la peau.
3 : On the Internet, no one has to know you're a cat.


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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 21:24
Lu
On donnera donc des cervelles aux enfants, à condition de pouvoir se les procurer très fraîches chez un boucher qui tue.
Article «Régime», Larousse ménager illustré, Chancrin et Faideau, 1926.
Vu 
Place d'italie, le dimanche du premier tour, un skin/punk complètement historique : poil ras, bombers kaki, Levi's noir propre comme un sou neuf, avec l'ourlet qui s'arrête trois doigts au-dessus de la malléole, et bien sûr Doc Martens montantes. Je n'ai pas vu s'il avait des bretelles comme dans This is England, mais l'esprit y était ! Seule originalité : les Docs n'étaient pas noires, mais d'un rouge sang-de-boeuf, ce qui me fait penser qu'il s'agissait d'un redskin.

Entendu

«C'est pas un hasard si les girafes parlent pas ! Elles écoutent ! Elles transmettent...» Monsieur V.


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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 12:09
Parce que ces temps-ci, M. V a été particulièrement productif en matière de phrases choc, je m'en voudrais de ne pas en préserver quelques spécimen pour les générations futures, ou plus modestement à l'intention du moi si oublieux et pourtant si prévisible des prochains mois, ans, ou lustres.
Magritte, c'est l'illusion référentielle mise à la portée des caniches.
(Il n'aime pas Magritte)
(Edit: Il n'a rien contre Magritte, proteste-t-il hautement. Juste beaucoup contre La Trahison des images.)

Tu veux aller voir une comédie allemande*? Mais tu sais qu'une comédie allemande, c'est une des définitions du néant !

Et quand j'ai voulu en savoir plus :

Regarde Le Septième Sceau : hé bah c'est pas une comédie, et c'est pas allemand. Tu vois bien...

(Il n'a rien contre le Septième Sceau.)

C'est dans l'orde alphabétique.
(pause)
Inverse.
(pause)
En anglais.

Le pire étant que c'est complètement vrai. Comme quoi le timing est vraiment fondamental si on tient à sa crédibilité.
Rien de tout cela ne vous paraît drôle ? Consolez-vous avec ces paroles de mon ami F :
C'est toute la différence entre l'humour théorique et l'humour appliqué.


* Pour les curieux, il s'agit de Soul Kitchen, dont la bande-annonce m'a fait rire de bon coeur, ce qui ne se refuse pas par les temps qui courent. Et puis si ça peut dérouiller mon allemand, ce ne sera pas un mal : j'en suis arrivée au stade où le yiddish du prégénérique de A Serious Man me semble plus naturel que la langue parlée par les jeunes allemands, vous admettrez que c'est inquiétant.


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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 18:13
Ces derniers temps j'ai eu un poème dans la tête, comme on peut avoir une chanson, parce qu'au fond, bien avant les questions d'euphonie, la poésie est une histoire de rythme.
C'est une petite chose de rien du tout, écrite par Robert Frost, sur laquelle je suis tombée par le plus grand des hasard et qui ne m'a pas quittée pendant plusieurs jours.

Some say the world will end in fire,
Some say in ice.
From what I’ve tasted of desire
I hold with those who favor fire.
But if it had to perish twice,
I think I know enough of hate
To know that for destruction ice
Is also great
And would suffice.


C'est tout simple et sans prétention, tout ce que j'aime.
Or il se trouve que je me suis récemment retrouvée à veiller jusqu'à des heures indues, et que c'est aux heures grises que j'ai tendance à me lancer dans des entreprises absurdes, comme par exemple tenter de traduire quelque chose qui me trotte en tête.
(Du coup, je me rends compte que le dernier exemple de ce genre de pulsion qui ait fini sur ce blog ne date vraiment pas d'hier. We're not getting any younger, I'm afraid...)

Comme pour tout exercice de style (car je ne prétends pas à une traduction qui satisfasse tous les critères à la fois), il faut se poser des règles. Je me suis donc choisi deux contraintes :
  • En priorité, respecter le rythme
  • Dans la mesure du possible, conserver les mots à la rime.
Avec ces priorité, le sens passe au second plan, mais je crois que l'idée est à peu près conservée :

La fin du monde viendra du feu
Ou de la glace.
J'ai goûté au désir un peu,
Je penche donc en faveur du feu.
Mais que deux fois la fin se fasse,
Je crois connaître assez la haine
Pour dire qu'en destruction, la glace
Est une aubaine,
Pas une audace.

Et après ça, enfin, j'ai dormi comme une souche.


Merci à V. pour le débuggage de la quatrième ligne.
Le titre est une référence à G.R.R. Martin, dont j'espère très fort qu'il ne va pas nous jouer un tour à la  Robert Jordan pour la fin de sa saga...
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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 18:22
Un portrait tiré fort tard dans les environs de Châtelet (n'en demandez pas plus).

hochnasig.jpg

J'ai envie de le décrire d'un joli mot allemand : hochnäsig, c'est-à-dire, littéralement, « qui a le nez haut », donc « qui regarde les gens de haut », d'où : « hautain, snob, méprisant ».

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Edito

Soyez les bienvenus sur ce petit blog sans ligne éditoriale fixe, qui échoue à mourir depuis 2005.
La fréquence de mise à jour se veut quotidienne au mieux (par ce que je suis de nature optimiste), trimestrielle au pire (parce que je suis velléitaire bien plus encore).

Alea jacta est :


Aussi :



Ordo Ab Chao